Dans le silence des vacances d’été, la décision de la prolongation du réacteur 1 de la centrale de Tricastin a été publiée le 10 août par l’ASN. Les réacteurs vieillissants (prévus initialement pour 30 ans, la plupart ont déjà 40 ans) doivent être prolongés à 60 ans et plus. La décision concernant la prolongation de…

Dans le silence des vacances d’été, la décision de la prolongation du réacteur 1 de la centrale de Tricastin a été publiée le 10 août par l’ASN.

Les réacteurs vieillissants (prévus initialement pour 30 ans, la plupart ont déjà 40 ans) doivent être prolongés à 60 ans et plus. La décision concernant la prolongation de Tricastin est la première d’une série de prolongations des vieux réacteurs. Comme à chaque fois cette logique décisionnelle s’appuie sur des rapports d’experts « juge et partie » de la filière nucléaire. Quels sont les organismes indépendants consultés ? Quid des avis contradictoires à cette décision ?

En parallèle, avec la canicule (vigilance rouge) on apprend qu’il y a de fortes inquiétudes concernant l’usage de l’eau (quantité, température) Et « comme à chaque fois » l’ASN donne les dérogations pour dépasser les normes (en température et durée). Décision affligeante: modifier les règles quand on ne sait pas les respecter c’est considérer que les règles et les lois ne servent à rien.

Nous craignons que ce processus de fonctionnement soit fatal. Il ignore la réalité: la durée de vie limitée des matériaux de construction, le réchauffement climatique qui met les constructions à rude épreuve, le manque d’eau récurrent qui fait peser de nouveaux risques etc.

Concernant l’eau, rappelons que c’est un bien commun. Elle est fondamentale pour refroidir les réacteurs en fonctionnement et au repos. C’est pour cette raison que les centrales nucléaires sont très majoritairement situées en bord de mer ou de fleuve au débit important. Toutes les centrales relâchent, dans le processus de refroidissement, une part importante de l’énergie produite sous forme de chaleur, soit dans l’eau vers l’aval des fleuves ou en mer, soit dans l’air. Elles réchauffent donc l’eau.

Les consignes de protection de la température de l’eau ont été suspendues en 2022 et à nouveau en 2023. (Golfech, Bugey) Quelle sera la prochaine étape ? annuler toutes les contraintes ?

La question des piscines pleines et des déchets radioactifs est un autre point de la liste des problèmes sans solution. Mais qui en parle ? sinon les associations qui luttent contre les gabegies de la filière atomique.

Pire ! à Fukushima, avec l’autorisation de l’AIAE, les eaux de refroidissement radioactives (accident nucléaire de 2012) sont désormais rejetées dans la mer. Afin de rassurer les populations les autorités japonaises expliquent que ces rejets dureront des années (voir quelques décennies). Mensonge manipulateur: la dilution ne règle rien car les contaminations radioactives durent des centaines d’années (millénaires pour certains produits). La mer, ses biotopes et l’ensemble du vivant des océans ne peuvent pas être considérés comme la décharge des déchets des humains. La Terre, ses océans, est notre nourricière, notre berceau, le bien commun à l’ensemble du vivant.

L’eau est indispensable à la vie (à toutes les vies sur Terre), elle la détermine et la conditionne. C’est notre passé, notre présent et bien sûr notre avenir, dit autrement le bien commun du vivant.

Allons-nous laisser la Terre, le bien commun à l’ensemble du vivant, être traitée comme une poubelle ? Notre avenir peut-il se construire sur nos déchets et nos pollutions ? (GES, déchets atomiques, déchets chimiques, polluants … la liste est si longue !)

Devons nous continuer à nous résigner ? C’est à dire accepter que la destruction de la Terre soit inévitable. NON