NUCLEAIRE et RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE : cocktail explosif !

Mesdames et Messieurs les députés,
La France est le pays phare du nucléaire. Dans tous les sens du terme. Et c'est ainsi que les centrales nucléaires françaises montrent aussi de manière exemplaire les limites de cette technologie sous le signe de la crise climatique.
Aucun exploitant de centrale nucléaire ne peut le nier : Les installations nucléaires sont fortement dépendantes d'un approvisionnement suffisant en eau*. L'eau, c'est-à-dire l'élément qui représente une composante particulièrement sensible dans le cadre de la hausse mondiale des températures. De l'eau qui est indispensable pour refroidir les réacteurs pendant la production d'électricité. L'eau qui, après avoir été utilisée dans les centrales nucléaires, est rejetée dans les rivières, mais à une température supérieure de plusieurs degrés. Les centrales nucléaires contribuent donc largement au réchauffement des rivières. Cela a des conséquences dramatiques sur la biosphère, qui est de toute façon déjà énormément sollicitée par des vagues de chaleur extrêmes ! L'électricité nucléaire accélère donc les conséquences négatives du changement climatique, elle fait partie du problème.

Et la spirale ne s'arrête pas là : en juillet et en août, la puissance des centrales nucléaires françaises a déjà dû être réduite au minimum à tour de rôle – en raison de la température trop élevée de l'eau. A partir d'une certaine température, l'eau ne peut plus être utilisée comme eau de refroidissement pour les centrales nucléaires. En 2022, les premiers réacteurs ont été touchés dès le mois de mai… La contribution du parc nucléaire français/mondial à l'approvisionnement en électricité diminue donc drastiquement, et ce n'est pas tout : pour éviter la fusion du cœur, les entrepôts intermédiaires pour les barres de combustible usé continuent à avoir besoin d'un refroidissement constant, ce qui aggrave encore le problème de la pénurie d'eau pendant les mois de canicule.

Par ce phénomène de vol d'eau, de réchauffement et d'évaporation, les centrales nucléaires concurrencent donc fortement l'agriculture, mettent en danger la faune et la flore, menacent en bref notre qualité de vie – et pour certaines espèces, la question de leur survie.
L'électricité nucléaire provoque donc un conflit supplémentaire dans la lutte contre la surchauffe de notre planète, au lieu de contribuer à l'atténuer, comme on le dit souvent. C'est un argument clair qui explique pourquoi l'énergie nucléaire ne doit en aucun cas être intégrée dans la taxinomie comme un investissement digne d'être réalisé dans le sens d'une économie durable.

Nous vous prions donc instamment de rejeter la proposition de la Commission en ce sens lors de la séance plénière finale au Parlement européen début juillet !

Avec nos salutations inquiètes, mais pleines d'espoir.

*En moyenne, entre 50 millions de mètres cubes d'eau (si le refroidissement est assuré par un aéroréfrigérant) et 1 milliard de mètres cubes d'eau (si l'eau est rejetée directement dans le milieu naturel) sont nécessaires chaque année pour le fonctionnement du circuit de refroidissement d'un réacteur. Source : EDF)

Ladies and Gentlemen Members of Parliament
France is the flagship country of nuclear power. In every respect. And so the French nuclear power plants also exemplify the limits of this technology in the face of the climate crisis.
No nuclear plant operator can deny it: Nuclear plants are highly dependent on adequate water supplies*. Water, the element that is a particularly sensitive component in the wake of the global rise in temperature. Water that is essential for cooling reactors during power generation. Water that is channeled back into rivers – but decisively degrees warmer. This has dramatic effects on the biosphere, which is already enormously burdened by extreme heat waves anyway! Nuclear power thus accelerates the negative consequences of climate change, is part of the problem.
And the spiral continues: In July and August, the output of French nuclear power plants had to be reduced to a minimum – due to high water temperatures. In 2022, the first reactors were already affected in May… The contribution to the power supply is thus drastically reduced, and that's not all: In order to prevent a meltdown, the interim storage facilities for spent fuel rods continue to require constant cooling, thus further exacerbating the problem of water scarcity in the heat months.
Through the phenomenon of this water theft, through heating and evaporation, nuclear power plants are thus in fierce competition with agriculture, endangering flora and fauna, threatening, in short, our quality of life – and for many a species also the question of survival.
Nuclear power consequently provokes an additional conflict in the fight against the overheating of our planet, instead of helping to alleviate it, as is often told. A clear argument why nuclear power should in no case be included in the taxonomy as being worthy of investment in the meaning of sustainable management.
We therefore urge you to reject the Commission's proposal to this effect in the final plenary session in the EU Parliament at the beginning of July!
With concerned but hopeful greetings.